Robert Blum. Porträt aus Anlass seines 85. Geburtstags am 27. November.

Komponist, Dirigent.

Radio Suisse Romande, Espace 2, Musimag, fin novembre 1985.

 

 

Les parents de Robert Blum appartenaient à la bonne bourgeoisie zurichoise. Donc, il allait de soi qu'on soit abonné aux concerts symphoniques de la "Tonhalle" et qu'on suive les représentations d'opéras au "Stadttheater" qui est devenu, dans les années cinquante, l"Opernhaus". Le papa jouait le piano, et Robert Blum se souvient qu'il le tapait d'une manière singulière, une manière qui trahissait l'amateur. Mais c'est peut-être à ces occasions que Robert Blum a appris à respecter le musicien non-professionnel, un respect qu'il a gardé jusqu'à nos jours, malgré le succès que ses compositions ont eu parmi les professionnels. Une grande partie de son œuvre a été écrite pour des amateurs, pour chœurs et fanfares surtout, et là il a toujours su adapter l'expression de son idée musicale au niveau technique des exécutants.

 

(Wort)

 

C'est à Zurich, sa ville natale, que Robert Blum a suivi les écoles. L'école primaire, puis le gymnase, qu'il a quitté après peu de temps pour entrer dans une école de commerce. Interrompant ses études, il en est sorti sans diplôme. La vocation du musicien était trop puissante, et ses parents, qui voulaient l'obliger d'apprendre quelque chose de sérieux, ont dû se résigner. Il a donc suivi des cours au conservatoire de Zurich, chez Volkmar Andreae, qui en était le directeur et qui avait ouvert les portes de l'institut après avoir vu une composition du jeune garçon. Après son diplôme, Robert Blum va se perfectionner chez Ferruchio Busoni qui avait, vous vous en rappelez peut-être, vécu à Zurich pendant la première guerre. Après la mort subite de Busoni en 1924, Blum est forcé de gagner son pain comme conducteur d'une multitude de sociétés chorales. C'est là qu'il commence à écrire ses compositions pour chœur.

 

(Wort)

 

Il n'est pas riche du tout. Mais grâce à sa pauvreté, il est forcé à se mouvoir, à entreprendre mille initiatives. Non seulement il change de logement si souvent que ses amis risquent de le perdre de vue, mais il change aussi ses techniques musicales si fréquemment qu'il devient un compositeur important de l'avant-garde suisse.

 

Bien évidemment, ce n'est pas par la salle de concerts que le grand public a commencé de s'appercevoir de Robert Blum. Si, pour finir, il a trouvé de la notoriété, c'est parce qu'il a écrit la musique pour une cinquantaine de films suisse. Pendant les années quarante et cinquante, Robert Blum était le compositeur de cinéma, qu'il s'agisse de longs métrages ou de films publicitaires.

 

(Wort)

 

Robert Blum était apprécié par les cinéastes parce qu'il savait adapter ses compostions au rythme de l'action. Trois éléments l'aidaient: Premièrement son idéal de compositeur: Au  fond, dit-il, je me vois dans la tradition du 18e siècle. Donc, la composition est pour lui une sorte d'artisanat, mais, bien entendu, une sorte d'artisanat de haute qualité. Et comme les compositeurs du 18e ont très souvent écrit de la musique qui se rapportait à un évènement concret, Robert Blum, lui, en écrivant, se rapporte à ses exécutants ou alors aux exigences des cinéastes. – Puis, deuxièmement, il ne faut pas négliger que Robert Blum a un sens pictural très développé. Sa sœur jumelle d'ailleurs a fait une carrière de peintre. Il avait donc un penchant naturel qui le menait au cinéma. – Puis Robert Blum est d'une versatilité étonnante. On trouve chez lui des compositions de toutes espèces, un fait qui n'a jamais étonné ses étudiants à l'académie musicale de Zurich qui voyaient leur professeur écrire des deux mains, sans que quelqu'un puisse dire s'il était gaucher ou droitier. Mais pour Robert Blum, de tels détails sont sans importance. Il est bien égal que tu écrives comme-ci ou comme-ça, disait-il à ses étudiants. La seule chose qui importe, c'est que tu sois vrai.

 

(Wort)

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